Entre les strates
matières et pigments
Nadine Fievet nous offre en ce printemps 2024 une rétrospective et une édition à découvrir en 4 lieux à l’horizon desquels elle a déployé son travail depuis 50 ans.
50 ans d’une peinture qui reste moderne par ces paysages dont elle a souvent fait ses modèles.
Ce programme mérite l’intérêt comme les retrouvailles avec des documents illustrant ses performances, des livres, des objets et d’autres expérimentations, variations graphiques . . .
Sa pratique se veut sincère et laborieuse. Comme sa peinture qui témoigne d’un métier cohérent articulé de rigueur.
Son réalisme poétique flirte avec l’illusion, mirages en refoulements et transparences par une technique manifestement brillante .
Ses structures linéaires déséquilibrent des signes ensoleillés, des surfaces mouvantes, des diagonales dansantes, une gamme d’éléments d’une écriture plastique très diversifiés.
Son œuvre en périodes faites de solitude ou de fraternités de groupes a permis de nombreuses recherches adossées parfois aux écrits de son compagnon Louis Savary ou lors de voyages « exotiques » imprégnés de soleils.
Ses choix chromatiques sont clairement identifiables.
Sa palette est puissante dans l’éclairage d’un monde intérieur quand elle conjure l’abstraction en démembrement de l’anecdote.
Ce qui est vivant ici est une variable d’émotions stimulantes nouée de sujets « simples » (fleurs, végétaux) signifiée en « impressions » à la lisière du quotidien, de notre quotidien.
J-P Denefve